Fidèle à une tradition millénaire, interrompue seulement pendant la grande révolution et, la grande guerre, la bourgade de Villeselve, célèbre chaque année, le 22 juillet , la fête de Ste Marie Madeleine.

Les grandes cérémonies d'autrefois : messe en plein air avec de nombreux prêtres, la procession des reliques, dans les rue du village, portées par deux jeunes filles en blanc( les madeleines) accompagnées par le clergé et la foule de pélerins se terminaient par un salut à l'église paroissiale ou la chasse reste exposée à la dévotion des fidèles.

Ensuite pour clôturer la journée, une grande fête avec manèges et attractions sur la place du Quesnoy, bal de nuit en plein air.

De nos jours, une simple messe célébrée dans l'église du village suivie d'un salut à la chapelle remplace tout ce cérémonial d'antan, et le nombre de fidèles s'amenuise d'année en année.

La fête de Ste Madeleine, ce 22 juillet, a commencé par une messe le matin  à 11h00, célébrée dans la Chapelle par l'Abbé BONINI. Celle-ci s'est conclue par la traditionnelle distribution du pain béni à l'issue de la cérémonie.

Cette année, il n'y a pas eu de procession, mais à l'initiative de Jacques LEMPIRE, avec la collaboration bienveillante et efficace de sa mère Colette, les enfants de VILLESELVE ont interprété la vie de Ste Marie-Madeleine, patronne de leur village, devant  la Chapelle au début l'après-midi.

Un spectacle en 8 actes a été mise en scène  par Francine,Véronique et Chantal HOUDARD, qui se sont inspirées des Evangiles. Christophe HOUDARD, lecteur, très attaché à la dévotion à Sainte Marie-Madeleine, a su donner par son intonation une vraie joie de tous.

Nadine ROUSSEL avec grand talent, a crée les costumes jusqu'en dernière minute, assistée de Francine HOUDARD et d'Hélène BONNET .

Alexia, Cassandra, Vanina et Steven, se sont proposés comme bénévoles pour aider Rose-Noëlle TRICOTTET et Chantal HOUDARD au nettoyage de l'Eglise et de la Chapelle.

Jean-Marie et Jean-Pierre BILLARD, Jean-Marie DELAVENNE, Jacqueline LEQUEUX et Jannick BOILEAU, ont magnifiquement travaillé dans l'ombre pour préparer les décors ou prendre des photos et ont apporté une grande gaieté au spectacle par leur présence souriante et rassurante.

Martial LEBLOND, selon son habitude, avec grande gentillesse et gratuité, a fourni l'électricité nécessaire au branchement de l'orgue et de l'appareil CD.

N'oublions pas les généreuses donatrices de fleurs, Josette LEMPIRE, Françoise MARGOTTET, Jannick BOILEAU et Anne HOUDARD.

La chorale de son côté, restera pour les enfants un témoignage de ferveur,, de dévouement et de courage.

Monsieur le Maire, Yves BUTIN, qui, par sa disponibilité permanente et sa générosité, contribue chaque année à la réussite de la journée du 22 juillet.

Enfin et surtout les enfants et adolescents, qui sont venus grâce à l'autorisation de leurs parents et ont manifesté un enthousiasme remarquable, encouragé par la bienveillance des spectateurs : 

Adrien, Alexia, Chloe, Elona, Flavie, Julia, Julie, Justin, Lorenzo, Lucas, Marc-Antoine, Mathis, Maxence, Maxime, Noémie, Nolwen, Solène, Steven, Tanguy, Théo, Thibault, Vanina, Yolan.

Tous ont permis au village de rester fidèle à la fête de Sainte Marie-Madeleine, cette Sainte inscrite dans l'histoire de Villeselve.

Les Scènes :

Le repas chez Simon.

L'entourage féminin de Jésus.

Marthe et Marie.

La résurrection de Lazare.

Au pied de la croix.

L'ensevelissement de Jésus.

Le tombeau trouvé vide.

Apparition à Marie De Magdala.

Une tradition ancienne et bien ancrée fait de la Provence maritime la terre où Saint Lazare, Sainte Marthe et, Sainte Marie-Madeleine avaient fini leurs jours après avoir évangélisé cette province. Personnages de légende, ces grands Saints vivaient dans la mémoire populaire qui leur attribuait des exploits que nul livre canonique n'a enregistré.

Sainte Marie-Madeleine, en compagnie de Saint Maximin évêque d'Aix, prêcha l'Evangile et se retira dans le désert où elle resta trente trois ans à pleurer ses fautes passées. Maximin recueillit son dernier soupir et l'ensevelit dans la grotte d'un bourg qui depuis porte le nom de Saint Maximin et, dès le Vème siècle, la tombe de la Sainte fut un lieu de pèlerinage très fréquenté.   

On connaît l'Abbaye de Vézelay. C'est un haut lieu de l'histoire.L'Abbaye de Vézelay ne pouvait se vanter, ni d'une origine très ancienne, ni d'un saint local vénéré à l'époque, églises et abbayes se battaient à coup de reliques et se livraient à une surenchère de glorification de leurs saints respectifs. La gloire des saints locaux n'égalait pas et de loin, celle des authentiques compagnons de Jésus. En l'an mille, l'église d'Avallon avait reçu du duc de Bourgogne la plus merveilleuse des reliques : le crâne de Saint Lazare.

Les abbés de Vézelay ne pouvaient que relever le défi. ils se vantèrent de posséder les reliques de Sainte Marie-Madeleine qui est par tradition de l'église un personnage plus considérable que son frère Lazare.

Comment les ossements de la Sainte enterrée selon la tradition en Provence, pouvait se trouver à Vézelay ?

Cette translation n'était attestée par aucun haut dignitaire de l'église, ni attribuée à aucun personnage de sainte réputation.

Pas d'acte officiel, mais seulement une légende : Jadis un moine nommé Baidilon aurait été envoyé par le comte Girard de Roussillon à Aix avec mission de dérober les restes de la Sainte, et de les rapporter à Vézelay. Ce pieux larcin apparaissait comme un acte éminemment patriotique ; une relique apportant bonheur et prospérité au lieu qui en était le gardien.

Nous sommes au XI éme siècle , époque du règne des grands pèlerinages. La chrétienté occidentale admet comme fait certain que les restes de Sainte Marie-Madeleine dérobés par un moine de Vézelay se trouvent dans ce monastère de Bourgogne qui est devenu un des premiers centres de pèlerinage de France et même d'Europe.

Donc Vézelay eut Sainte Madeleine et les reliques authentifiée par la croyance populaire plus que par les autorités attira les foules. Ce vol répréhensible bien que pieux aurait été cause du secret longtemps gardé par les moines de Vézelay . Grace au succès du pèlerinage, les moines de Vézelay se sentaient assez fort pour se considérer sur leurs terres comme maitre après Dieu. Les abbés de Vézelay prétendant ne relever que du saint du siège, récusaient l'autorité de l'évêque de leur diocèse.

Les  reliques de Sainte Marie-Madeleine qui existaient à Villeselve avaient été données par la Duchesse de Bourgogne en 1426.

Ces reliques consistant en quelques ossements " reposaient en un reliquaire fait en plaques de cuivre sur laquelle sont écrits ces mots : Ce reliquaire est du prieuré de l'Abbaye aux bois de Villeselve, ce qui fait l'an MCCCCXX et six le VI éme jour de juing"

Pendant les guerres de religion , elles avaient été transportées à Noyon en l'église  Saint Martin afin d'échapper à la destruction qui les menaçait.

Plus tard en 1620 malgré les réclamations réitérées du prieur de Villeselve, le curé de Saint Martin fit quelques difficultés pour les rendre : l'affairez fut même portée par devant le baillage de Chauny qui condamna Saint Martin à restituer les reliques du prieuré de Villeselve en 1634.

Archives de l'Aisne,  B1517 ( Baillage de Chauny audiencier de l'extraordinaire).