Le Prieuré et la Chapelle.
Après sa fondation les habitants se groupèrent autour du monastère, pour trouver abri et protection sous la direction des moines et par leurs mains, la terre fut intelligemment et persévéramment travaillée. Les cultures remplacèrent les taillis, les eaux stagnantes furent régularisées en grand, un petit vivier, (un grand jardin de plaisance et de paix crée sous le nom de bois prieur) et, une maladrerie pour y soigner les malheureux.
On ne sait pas exactement combien de moines abritait l’abbaye de Villeselve.
Barthélemy en fut le premier prieur de l’an 1130 à l’an 1135.
Ce qui est certain c’est que nous avons eu comme prieur vers la fin du 16ème siècle Théodore de Béze, qui par la suite fut un des chefs du protestantisme en France, et publia l’histoire ecclésiastique des églises réformées.
En 1130 un Saint résida parmi nous » Hugues de Fosses » .Le corps du bienheureux fut retrouvé préservé de la corruption des tombeaux sous l’église de Prémontré en 1925 et rendu à sa ville de Fosses. Il fut béatifié par voie de culte.
En 1931 son excellence Monseigneur Heylen évêque de Namur a daigné concéder à l’église de Villeselve une insigne relique de ce Saint moine.
La chapelle de l’abbaye construite en grés située à l’entrée du domaine sa façade agrémentée d’une niche clause contenant la statue de Ste Marie-Madeleine était orientée à l’ouest. Cette statue en bois vêtue d’une robe de soie blanche portait au cou une chaîne d’or. La chaîne a été volée par un soldat allemand pendant l’occupation du village en 1914.
En 1918 l’occupant en déroute a détruit avant de se retirer, par le feu et les mines, l’ensemble des bâtiments de l’abbaye y compris la Chapelle.
Seules subsistent encore les salles souterraines.
En 1950 les archéologues de Villeselve guidés par une personne âgée du Village qui connaissait ces salles ont mis à jour l’escalier d’accès. La voute de style roman est intacte, mais les marches sont recouvertes de terre et de gravas. Il reste seulement un passage de 40 cm environ de hauteur. Ce passage trop étroit et dangereux par crainte d’éboulis n'a pas permis de visiter les lieux. Devant le travail à effectuer et le manque de moyens pour y parvenir les archéologues ont renoncé à poursuivre les recherches et ont rebouché l’entrée. Sur les lieux de la fouille un carreau de terre vernissée décorée ayant servi au pavage de la chapelle ou de l’habitation a été trouvé.
D’après une légende un souterrain partant d’une de ces salles irait s’ouvrir au loin dans la campagne en direction de l’abbaye de Genlis( Villequier Aumont).
Après le départ des moines la chapelle étant devenue un lieu privé, il était difficile au prêtre et aux fidèles de s'y réunir pour les offices.
On raconte encore dans le village que la propriétaire la considérait comme un lieu privilégié pour y mettre couver ses poules, et qu'un jour , Mr l'Abbé Harent curé de Brouchy desservant
Villeselve, eu la désagréable surprise , en y entrant pour célébrer sa messe, d'y trouver un maître habillé de soies. Invectivant la maîtresse du lieu il dit : Veuillez Madame faire sortir votre
pensionnaire pour que je puisse faire entrer mes paroissiens et, il décida sur le champ, avec le concours de ses paroissiens, de faire construire une autre chapelle.
Plan de l'Abbaye en 1825.
Site de l'Ancienne Abbaye
Emplacement du Prieuré
et de la Chapelle.
Puits de l'Abbaye
recouvert d'une plaque de béton
Vue Intérieur du Puits
Puits construit avec des pavés.
Vestige de l'ancienne Abbaye.
Emplacement des fouilles en 1950.
Carreau de terre ayant servi
au pavage de la chapelle ou de l'habitation